Il fallait bien que la question tombe, vous voulez trouver des trésors et c’est bien naturel. Faire de la généalogie, c’est aussi s’émouvoir, oui, tout à fait monsieur cœur de pierre. Derrière chaque généalogiste se cache un petit cœur sensible et comment pourrait-il en être autrement face à des archives parfois déroutantes ?
Les termes de la question sont peut-être mal choisis en ce sens que toute recherche, je dis bien toute recherche, peut cacher des petits comme des grands trésors. Imaginez-vous devant une lettre d’un grand-oncle écrite dans les années 1860 depuis la Californie et qui explique l’ambition d’une vie meilleure, qui tente en vain de convaincre sa famille de le rejoindre et qui remet finalement son destin dans les mains de Dieu. Difficile de ne pas transposer ne serait-ce qu’une once d’empathie. Imaginez-vous également face à un acte décrivant l’abandon d’un enfant par sa mère (Pauline en a fait un Challenge AZ très intéressant l’année dernière). Imaginez-vous enfin devant un article de la presse ancienne relatant une remise de prix quelconque à l’un ou l’une de vos ancêtres : ça donne envie, non ?
Mais les trésors d’archives ne sont pas tous larmoyants ou basés sur l’émotion, non, vous pourrez tomber parfois, au détour d’actes de baptêmes ou de sépultures, sur un curé inspiré qui dessinera un visage ou qui relatera sa vision de la vie ou d’un événement venant de se produire dans sa commune. Vous pourrez tantôt sourire de l’écriture hasardeuse d’une ancêtre écrivant une lettre administrative, tantôt vous surprendre à découvrir un cousin extraordinairement mort vieux – 111 ans, avouez que ce n’est pas fréquent !
Chaque trésor est relatif : partant de ce principe, toute trouvaille est potentiellement un trésor. Je vous assure qu’après avoir cherché des mois durant le mariage d’un couple de vos ancêtres, vous considérerez comme trésor l’acte enfin trouvé. C’est vous qui fixez la valeur et la richesse de vos recherches : quand le facteur chance s’en mêle et vous donne un coup de pouce, les recherches prennent une saveur particulière. Qui sait, peut-être que vous tomberez même sur des records de généalogie, que certains s’amusent à relater ici.
Trésors à partager bien sûr. C’est la première chose qu’on a envie de faire lorsqu’on tombe sur une pépite. Le partage augmente immédiatement la valeur de notre trésor.
Merci pour le commentaire !
J’appelle ca « serendipity ». En cherchant tout autre chose, j’ai decouvert l’acte de mariage de mes AA-grands-parents. Je n’avais aucune idee qu’ils etaient dans cette ville (ah l’avantage de feuilleter les registres!). Quelle pepite! Apres un peu plus de recherche, j’ai appris qu’ils s’etaient maries juste trois jours avant d’avoir des jumeaux mort-nes. J’ai alors imagine leur detresse devant une grossesse qui allait probablement mal et leur vouloir de tout mettre en ordre. Ils etaient tous deux veufs: Il avait encore 4 enfants sur les 7 qu’il avait eu avec sa premiere epouse, et elle avait deja perdu 5 enfants en plus de son mari. Que de tragedies dans leur vie meme mises dans la perspective du 19e siecle. Mais la fin de l’histoire est qu’ils ont encore eu 8 enfants ensemble et que 5 d’entre eux ont eu une posterite. Quelle force de charactere il devait avoir tous les deux. C’est de loin mon couple prefere dans mon arbre…car en plus je suis nee le meme jour que mon AA-grand-mere!
Merci pour le partage de votre histoire Annick : le malheur et les conditions de vie parfois très difficiles font hélas partie de nos généalogies. Pourtant, comme vous le dites si bien, une force de caractère peut parfois servir aux générations suivantes, la preuve avec vous qui vous sentez très proche de votre AAGM.
Nul mystère sur mon intérêt pour les enfants trouvés (merci pour la citation), et, à l’autre bout du fil, sur les sépultures d’anonymes, décédés alors qu’ils étaient de passage dans une paroisse.
Mais mes « trésors » préférés (même s’il est difficile de hiérarchiser tant c’est une autre catégorie), ce sont les digressions du curé qui nous en apprennent un peu plus sur les évènements marquants de l’époque, ou la vie de la paroisse (chasse au loup, aurore boréale, prix à la Saint-Martin, soucis juridiques, temps qu’il fait…).
Je suis d’accord, à Saint-Sorlin, village d’origine d’une grande partie de mes ancêtres, on trouve dans les RP une description terrible d’incendies venant de se produire, le curé parle du « feu du Ciel » pour désigner la foudre ! Merci Pauline pour le commentaire.