De retour sur le blog, on s’intéresse aujourd’hui à une branche de mon ascendance paternelle, celle des Didier de Saint-Sorlin-d’Arves. Plus exactement, il s’agit de la branche dont est issue ma grand-mère maternelle, Germaine.
Commençons par son père, Séraphin Alphonse, né le 1897 à Saint-Sorlin-d’Arves. Fils unique – son père a 63 ans lorsqu’il naît ! – il est incorporé au 41e Régiment d’artillerie de campagne le 28 août 1916 après avoir été ajourné une première fois en 1915 pour “faiblesse”. En participant à l’offensive de Champagne en septembre 1918, Alphonse est cité à l’ordre du Régiment n°53 du 26 septembre 1918 : “renvoyé comme coureur à un PC Infanterie, a effectué de nombreux parcours sous un très violent bombardement et a montré à cette occasion un sang froid et un courage remarquables.” En mars 1929, il recevra, comme beaucoup d’autres, la Croix de guerre et la médaille de la Victoire (1) : ont-elles suffi à effacer les traumatismes du champ de bataille ? Assurément, non.

Classe de 1917 à Saint-Sorlin-d’Arves, archives familiales. Debout à droite de la photo, Alphonse esquisse un sourire de façade. Notons par ailleurs la présence d’Ernest Chaix, frère de mon grand-père paternel, deuxième assis en partant de la gauche.
La généalogie des Didier
Le père d’Alphonse, Vincent Auguste, naît le 30 juin 1834 à Saint-Sorlin-d’Arves. Sixième d’une fratrie de dix enfants, il se marie le 27 juillet 1896 avec Clémentine Philomène Mollard, originaire de Saint-Jean-d’Arves et de 34 ans plus jeune que lui ! Exerçant la profession de commissionnaire, il est amené sa vie durant à parcourir les routes de France, et en particulier celles menant à Crest, dans la Drôme, où il réside un temps. Il faut dire qu’il n’est pas le seul dans sa fratrie à quitter Saint-Sorlin pour vivre : son frère François Emmanuel, né en 1827, est marchand colporteur à Lyon, où il meurt en octobre 1849, âgé de 22 ans seulement.
Lyon occupe une place particulière dans l’histoire des Didier car beaucoup d’entre eux s’y retrouveront un temps au cours de leur vie. À commencer par Joseph Didier, père de Vincent Auguste. Né en 1795 à Saint-Sorlin-d’Arves et quatrième enfant d’une fratrie de huit, il décède le 27 décembre 1850 à Lyon (2). Sur son acte de décès il est précisé qu’il est journalier à Chambéry. Que faisait-il à ce moment dans la capitale rhodanienne ? La question reste posée.
En somme, Vincent Auguste est le seul homme de la fratrie à avoir une descendance. Son frère aîné François Emmanuel, nous l’avons vu, meurt à 22 ans ; Jean François Alphonse, né en 1829, lui aussi marchand colporteur, meurt en 1854 à l’âge de 25 ans ; Charles Joseph Eugène, né en 1831, décède à l’âge de 4 ans et, enfin, Pierre Joseph François Théophile, né en 1840, décède à Saint-Sorlin-d’Arves en 1854.
Joseph Didier se marie le 30 avril 1822 à Saint-Sorlin avec Madeleine Pierraz. Toute sa famille est issue de Saint-Sorlin-d’Arves depuis au moins la fin du XVIIe siècle.
Synthèse généalogique de la branche Didier
Pierre Didier
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Jean Michel Didier (1722-1801)
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Pierre Didier (1762-1834)
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Joseph Didier (1795-1850)
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Vincent Auguste Didier (1834-1908)
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Séraphin Alphonse Didier (1897-1974)
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Germaine Célestine Didier (1925-2006)
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Mon père
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Moi
De l’origine du patronyme Didier
Didier, Dédier : noms de baptême puis patronymes, popularisés en Savoie par saint Didier, évêque de Langres au IIIe siècle, et surtout par son homonyme évêque de Vienne en Dauphiné et martyr au VIIe siècle (deux paroisses sous son vocable en Maurienne et Chablais) (3)
Notes
(1) Source : AD de la Savoie en ligne, 1R 240, vue 530/661
(2) Source : AM de Lyon, 2E 449, vue 317/324
(3) D’après GABION, Robert, Dictionnaire des noms de familles de Savoie, Haute-Savoie, canton de Genève (partie), Montmélian, La Fontaine de Siloé, 2011, p.403